Oh, oui, oui, oui « Likez moi » ? A qui doit on l’image du pouce tourné vers le bas pour donner des commentaires aux publications internet ?

Vous avez dit réseaux sociaux ?

La loi de la masse fixe en général la règle, même si elle est mauvaise, même si elle vous tire vers le bas , hélas !. Lorsque vous regardez ce symbole qui permet de donner un avis sans avoir à prononcer un mot : le pouce tourné vers le bas. A quoi cela vous fait-il penser ? Quand je me suis interrogée sur la question les mots qui sont arrivés en premier lieu ont été disgrâce, opprobe, rejet. Ainsi en un seul clic l’interlocuteur ayant publié se trouve rangé dans le camp d’une réprobation publique qui s’attache à des actions jugées condamnables et sans doute sujet de honte pour quelqu’un :

Bien que cela soit totalement erroné sur le plan historique, on a longtemps attribué ce geste du pouce vers le bas à la condamnation à mort des gladiateurs dans les arènes. Que l’information fasse l’objet d’une polémique historique ou non il n’en demeure pas moins vrai que cela a marqué l’inconscient collectif.

Tout commence en 2004 lorsque un surdoué Mark Zuckerberg lance son projet en créant cette base de données extraordinaire sur la vie et les goûts de 350 millions d’adhérents dont 4 millions en France et une société estimée par les analystes financiers à 11 milliards d’euros. Zuckerberg devient le plus jeune milliardaire de l’histoire du capitalisme . A lire « la revanche d’un solitaire » de ben Mezrich – éditions Max Milo –

 

Facebook examiné à la lorgnette de la psychanalyse

Pour reprendre une citation de jacques Chirac « prenons garde à ce que notre esprit critique ne se transforme en esprit de dénigrement systématique ». Mais qui sommes-nous chacun pour prétendre juger quelqu’un ? Je vous invite à réfléchir à ceci : le langage est auto-réflexif ce qui veut dire qu’on juge toujours les autres d’après soi-même. Cela vous déplaît, oui peut-être !

 

Viré avant même d’avoir commencé

Le règne de la bêtise , de la couardise, de l’arbitraire et de la bêtise se cache derrière les commentaires « assassins qui en fait n’engagent que le scripteur lui-même dans un jugement dévalorisant d’autrui.  Un agent immobilier de mes amis me raconta qu’il venait de recruter un jeune collaborateur peu expérimenté, mais à qui il avait décidé de donner sa chance. Par réflexe l’idée lui vint de taper le nom de cette personne sur facebook . Il  en fut très choqué en lisant dans les commentaires de sa page les propos suivants « enfin j’ai réussi a trouver un job alimentaire, mais je ne sais pas si je vais pouvoir m’entendre avec le vieux c…n qui va être mon patron. » Je vous laisse deviner la suite ?

Un sanibroyeur nommé facebook

Réseaux sociaux à la lorgnette de la psychanalyse 

Certains ne peuvent résister à la pulsion de publier sur leur page tout et n’importe quoi, sans même se poser la question des incidences que cela pourra avoir maintenant ou dans quelques années sur leur vie. Je reçois très souvent en thérapie des adolescents ayant développé une phobie scolaire…On dit que  5% des motifs de consultation chez un psy seraient liées à ce sujet. Le plus important n’est pas cette information, mais plutôt  de s’interroger pourquoi, justement -depuis l’ampleur qu’ont pris les réseaux sociaux, les univers « connectés »- comme on dit, pourquoi y a t’il recrudescence de la phobie scolaire chez les adolescents ? Cela fait trente ans que j’exerce et je peux témoigner par expérience directe et partage d’expériences que ces pathologies n’existaient pas ces vingts dernières années. La raison majeure me semble tout à fait liée à l’humiliation que ressent l’adolescent qui se vit comme exclu, pas accepté par ses camarades, qui n’arrive pas à s’intégrer, qui arrive à faire l’objet de véritable harcèlement moral et qui  le cache le plus longtemps possible à ses parents. Celui ou celle atteint de phobie scolaire est souvent pris comme bouc émissaire. Les parents n’ont pas souvent l’idée de  limiter la casse en paramétrant bien comme il faut “la bête”, en installant une extension limitant l’accès comme stay focused, et en gérant le temps avec une ToDo liste, mais c’est souvent insuffisant.

 

La mienne est plus grosse que la tienne

Sur facebook on s’expose, c’est la compétition et la guerre des egos qui maintien les accros à facebook pour se sentir exister . Selon les attentes de chacun, le retour sur investissement n’est pas assuré, mais ce qui peut l’être toutefois c’est prendre de véritables baffes….. »tu l’as bien cherché hein ? ». Sans compter qu’il y a peut être plus de choses intéressantes à faire dans sa vie que d’être dans une  addiction chronophage et énergivore.

Une course en avant à la recherche de la reconnaissance en attendant d’avoir le plus possible de mentions « j’aime » …Mais est-ce si important d ‘être reconnu par des personnes que vous ne connaissez même pas et envers qui peut-être, si vous les connaissiez, vous n’auriez que peu d’estime ? Si la moindre absence de commentaire, le moindre encouragement, le moindre manque de « like » vous déstabilise, je vous plains sincèrement car je sais combien vous pouvez le vivre douloureusement. J’ai coutume de dire à mes patients qui éprouvent des blessures narcissiques  que plus nos attentes sont colossales plus nous serons frustré, et plus notre souffrance sera lourde à porter .

ce réseau peut devenir une réelle source  de mal-être. Pourquoi ? Tout simplement car parfois, votre vie n’est pas satisfaisante, et voir ce que font vos contacts peut être une réelle source d’envie, de provocation, de jalousie, de dépression. Ces réseaux sociaux sont partout, y compris maintenant dans nos téléphones et tablettes. En soi, rien de gênant : cela l’est beaucoup plus quand  vous vous coupez systématiquement de votre entourage. Qui n’a jamais été en soirée avec des amis en train de discuter de tout et de rien, puis certaines personnes sortent leur téléphone et s’excluent du groupe. Je peux comprendre que lorsque l’on s’ennuie on cherche à faire autre chose. Mais j’estime qu’il y a un minimum de respect à avoir avec les personnes avec qui l’ont est. Observez….chaque statut ou action est jugée par tout le monde. Tout le monde a toujours un avis sur tout est malheureusement rarement sur la nécessité de se remettre en cause de soi-même .  J’aime bien ce dicton « on voit la paille qui est dans l’oeil du voisin, mais jamais la poutre qui est dans le sien. « Vos contacts peuvent ainsi commenter et critiquer (ouvertement ou derrière votre dos) tout ce que vous faites ou écrivez. Sans compter la frustration d’apprendre par facebook des nouvelles importantes de votre entourage le plus proche (comme l’annonce d’un mariage ou d’un bébé)

J’ai une page facebook professionnelle qu’à dire vrai je ne fais pas tellement vivre, faute de temps. J’ai aussi une page perso facebook qui a le mérite d’exister, mais je ne la fais pas vivre non plus. Si vous partagez les mêmes valeurs que moi vous aimerez sans doute cette vidéo que j’ai choisi pour vous sur youtube, il est probable qu’elle ne vous laissera pas insensible.

 

https://www.youtube.com/watch?v=QxVZYiJKl1Y

 

Enrichissement intellectuel ou appauvrissement ?

Et si l’innovation nuisait à la société ? C’est la question que se posent certains économistes . Quoiqu’il en soit il n’y a aucun consensus en terme de vision sur cette question. Internet, facebook ont été de réelles innovations et donnent une vraie richesse en matière de diversité et d’accès à l’information , avec le bémol tout de même que vous avez intérêt à vous assurer de la validité des informations que vous lisez en les croisant avec d’autres.

D’après un rapport mené par Eva Buechel et Jonah Berger intitulé « facebook therapy : « pourquoi les gens partagent-ils des contenus pertinents en ligne »…..Je ne sais pas comment ont été définis (s’ils l’ont été) les critères de pertinence pris en compte. Donc, il semblerait que les individus instables sur le plan émotionnel postent plus fréquemment des messages que les autres et expriment aussi davantage leurs émotions. A noter que l’étude indique que l’aptitude de ces individus n’est pas vérifiée dans la vie réelle. Dans son livre « l’histoire secrète de la société qui connecte le monde » David Kirkpatrick (journaliste en technologie) raconte que des ingénieurs sont capables de prédire à un degré de précision de 33% ce que vous ferez la semaine prochaine uniquement en ayant mis en place des outils d’évaluation des comportements. Pour les plus vulnérables , les réseaux sociaux peuvent offrir l’illusion d’un support psychologique et social omniprésent.

 

Ce que nous montrons à voir dans les réseaux sociaux

  • besoin de se valoriser
  • besoin de se sentir accepté, aimé : les amis ?
  • besoin de partager
  • l’humour facebook

Besoin de se valoriser

Mis à part les faux profils sur facebook, il est intéressant de noter que les internautes divulguent leur véritable identité, leur parcours, voire leur ville. Pendant plusieurs années j’ai dispensé des séminaires de formation auprès d’un public de gendarmes à Rochefort et j’ai appris beaucoup de choses intéressantes. Le fait que les internautes rendent public leur manière de penser, leurs choix, leurs intérêts dénote un manque en terme d’attente de reconnaissance en guettant la moindre marque d’attention, le moindre message, le moindre like. Et on peut devenir facilement accro à ce jeu là pour qu’on manque de stimulations positives dans sa vie réelle. Tous les facebookers qui dans leur histoire ont une faille narcissique sont vulnérables et peuvent être facilement déstabilisés par des commentaires négatifs

besoin de se sentir accepté, aimé : les amis 

Si vous acceptez de penser que votre vraie valeur se mesure au nombre d’amis que vous avez sur votre page, vous avez certainement  une blessure au niveau du sens que vous accordez à votre valeur. Même si le fonctionnement de facebook affiche des normes, il est sain de  ne pas les confondre avec le sens réel de votre valeur. Moins 50 amis dans la norme facebook , vous n’êtes pas grand chose… Afficher beaucoup d’amis est la norme dans la manière d’exister sur le réseau. Plus vous en avez, mieux c’est. Certains iront même jusqu’à se moquer de ceux qui n’ont que peu d’amis. Il n’est pas rare de voir des internautes cumuler 300 amis. Les internautes sont-ils vraiment dupes ? Le zapping relationnel induit par le virtuel fait partie , somme toute, du jeu !

Quelle valeur accordez-vous au sens du mot ami ? Parce que dans la vraie vie les « vrais amis » sur lesquels on peut réellement compter dans les mauvais jours, comme dans les bons, se comptent sur les doigts de la main et il ne faut pas pour autant en déduire que c’est anormal.

Besoin de partager

Citons aussi Yootribe : site gratuit français qui permet de partager de la musique des vidéos , des photos

Myspace, réseau plus connu qui permet de communiquer autour d’un thème

Bahu.com : un réseau qui se veut révélateur de talents

Badoo pour se faire de nouveaux amis et plus si affinités

Netlog, twiter , linkedin, viadeo, instagram….etc bref ce n’est pas ce qui manque. Les réseaux sociaux font fureur et prolifèrent à une vitesse vertigineuse

L’humour sur facebook

Le rire est thérapeutique. S’amuser pour décompresser c’est super à la seule condition que ce ne soit pas dans un but plus ou moins affiché de nuire à autrui, sous prétexte d’humour. On se croirait parfois dans une cour de récréation et certains montages sont très astucieux.

 

Les dangers facebook

Facebookcebook est un véritable traceur.

 

Réseaux sociaux à la lorgnette de la psychanalyse

Je suppose que vous avez constaté combien les tentatives d’arnaque sur internet se multiplient, et combien les « voyous » ont amélioré leur capacité à faire vrai . Une publication du figaro d’avril 2016 indique que depuis 2012 les cambriolages ont augmenté en France de 18% soit un cambriolage toutes les 90 secondes. Alors même s’il c’est tentant «évitez , lorsque vous êtes absents, de raconter à tous vos amis facebook ou de poster sur instagram vos photos paradisiaques pour expliquer combien vos vacances sont formidables. Pensez à ajouter des paramètres de confidentialité sur votre profil afin que les photos ou informations ne tombent pas dans de mauvaises mains non identifiables.Le psychologue Timothy Wilson confiait que ses étudiants devenaient dingues quand on les mettait dans une pièce où ils ne pouvaient pas utiliser leur ordinateur, plutôt que de chercher à se distraire normalement, ils n’y parvenaient pas, comme s’ils avaient oublié comment faire

 

En conclusion

Facebook n’est pas le problème, c’est un symptôme . Internet ou les réseaux sociaux ne nous rendent pas seuls si nous ne le sommes pas déjà dans notre ressenti intérieur que nous soyons entouré ou non . Il n’est pas vérifié, ni vérifiable que les personnes solitaires ou déprimées aient tendance à aller plus sur facebook que les autres. Il existe toutes sortes d’études à propos de facebook, très contradictoires entre elle et il ne faut pas faire de facebook un outil « diabolique » car il est connu des psychologues que la seule pensée d’un partage réussi active nos centre neuronaux liés à la récompense , et ce, avant même que nous ayons effectivement partagé une information.

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Chaleureusement, Carole