Le professionnel supervisé éprouve des difficultés dans l’accompagnement et considère que le « travail n’avance pas »

Cette session de supervision donne des pistes de travail concrètes et invite le professionnel à clarifier ce qui chez lui, et dans l’accompagnement, pourrait être une croyance négative qui freine, de son point de vue, la qualité de l’accompagnement.

CE QUE DIT LE SUPERVISE

J’accompagne en thérapie une jeune femme dépressive depuis plusieurs années (sous traitement). D’après mon analyse les symptômes dépressifs seraient dûs à une phobie sociale survenue précocement et à un défaut de confiance en soi. Sa Cognition négative  est « je n’existe pas ». Du coup je suis allée regarder du côté des empreintes précoces. J’ai « passé » deux séances sur la phase foetale et ça n’avance pas? Elle voit l’image, comme un photo d’un foetus en apesanteur dans une cavité sombre, le bébé grandit un peu mais ne bouge pas (première séance le bébé grandissait, devenait effrayant, à l’étroit, puis rapetissait jusqu’à disparaître, « se diffuser dans tout le liquide ». Comme elle n’évoquait absolument pas le mère je suis allée l’interroger sur le lien avec la mère : elle ne voit pas la mère, il n’y a pas de cordon. On a donc : solitude, noir, apesanteur, absence de sensation, pas mère? et ça ne bouge pas. Que puis-je faire ?

 

CE QUE JE REPOND EN TANT QUE SUPERVISEUR

« Ca ne bouge pas dans le ventre de la mère » – En tant que thérapeute je me poserai les questions suivantes  : refus de la grossesse par la mère, tentatives d’avortement, contexte parental instable ou violent qui ont engendré de l’insécurité chez le foetus?

Dans le cas évoqué j’essayerai la piste suivante, si du moins vos croyances personnelles (et spirituelles) vous permettent d’ y adhérer, sinon il ne faut pas le faire.

Un foetus c’est une ame qui a fait le choix de s’incarner dans un corps donné et un contexte précis pour apprendre, comprendre, régler, expérimenter , réparer …..quelque chose de précis. Je commence toujours ainsi : « les traditions spirituelles nous enseignent que ….
et je vois comment réagit le patient, ou même s’il est familier à cela, je lui demande de laisser monter  la réponse intuitive qui fait sens. Ca permet d’une part à la personne de s’approprier le côté positif du challenge de sa guérison si j’ose dire, et d’éviter d’accuser le monde extérieur (le cas échéant) de son état d’être

je dirais « bon vous êtes ici aujourd’hui c’est donc  une énergie suffisamment aimante qui vous amené jusqu’ici, et qui par rapport à vos expériences douloureuses vous indique qui n’y a rien d’impossible que vous soyez en mesure de faire, de résoudre – au passage ca permet de faire remonter une CN comme je vais pas m’en sortir. Ce travail peut se conduire sur plusieurs séances. J’ai toujours remarqué que quand « rien ne change  » ce n’est pas nécessairement vrai que rien ne change (c’est peut être votre CN)  car les patients nous donnent la plupart du temps un feedback très peu fourni, et ensuite si on a vraiment le sentiment qui se confirme d’un blocage, c’est qu’on est pas sur la bonne piste…..Travaillez peut être aussi avec la respiration (en demandant de respirer par la gorge et d’expirer par le nez…..à un rythme normal car on ne veut pas hyperventiler) et voyez les images ou émotions qui remontent….Il faut être patient, ça prend aussi plusieurs séances….en attendant vous ne ferez sans doute pas d’emdr, mais vous aurez des pistes de travail à explorer.

Quand ça ne bouge pas, j’essaye de contourner le fait que le « patient » reste figé dans une vision négative de lui-même c’est à dire  une version souffrante du problème évoqué et j’utilise quand c’est possibles des interventions paradoxales du genre «  »c’est curieux mais mon intuition me dit que ….. »je nomme alors quelque chose…Je ne fais jamais d’interprétations directe et si je souhaite interpréter je nomme toujours sous la forme de « mon hypothèse de travail ou mon hypothèse c’est que …. » j’insiste sur le fait que ce n’est qu’une hypothèse. En évoquant sous cette forme  je stimule l’inconscient et si la piste est fausse, il n’y aura rien de plus qu’une hypothèse qui ne se confirme pas…..c’est toujours bien vécu par le patient.

Ce que j’ai observé aussi dans des cas de « longues dépressions » est qu’au final le patient reste centré sur l’aspect victimisation du diagnostic « depression » et le grand danger est de rester sur cette vision même si le thérapeute peut faire preuve de créativité dans son travail d’accompagnement pour aider le patient à changer de regard, l’en faire sortir s’avère en réalité très très laborieux d’autant plus lorsqu’ily a un travail médicamenteux parralèle qui a tendance à ralentir les effets de l’emdr….Quoiqu’il en soit en tant que professionnel de la thérapie non médecin, évitez de vous positionner sur les aspects de prescription médicale d’abord parceque ce n’est pas votre coeur de compétence, qu’ensuite cela va être vécu comme « marcher sur les platebandes des médecins » et qu’au final cela risque de pénaliser émotionnellement le patient qui va se trouver dans un conflit entre « faire confiance à son médecin » et faire confiance à son thérapeute….Donc vous lui créez en quelque sorte (même si nous savons ce que nous savons) en apparence un problème de plus.

un foetus c’est une ame qui a fait le choix de s’incarner dans un corps donné et un contexte précis pour apprendre, comprendre, régler, expérimenter , réparer …..quelque chose de précis. Je commence toujours ainsi : les traditions spirituelles nous enseignent que ….
et je vois comment réagit le patient, ou même s’il est familier à cela, je lui demande de laisser monter  la réponse intuitive qui fait sens. Ca permet d’une part à la personne de s’approprier le côté positif du challenge de sa guérison si j’ose dire, et d’éviter d’accuser le monde extérieur (le cas échéant) de son état d’être

je dirais « bon vous êtes ici aujourd’hui c’est donc  une énergie suffisamment aimante qui vous amené jusqu’ici, et qui par rapport à vos expériences douloureuses vous indique qui n’y a rien d’impossible que vous soyez en mesure de faire, de résoudre – au passage ca permet de faire remonter une Cognition négative comme « je ne vais pas m’en sortir ». Ce travail peut se conduire sur plusieurs séances.

 

J’ai toujours remarqué que quand « rien ne change  » ce n’est pas nécessairement vrai que rien ne change (c’est peut être votre croyance limitante)  car les patients nous donnent la plupart du temps un feedback très peu fourni. Ensuite si on a vraiment le sentiment qui se confirme d’un blocage, c’est qu’on est pas sur la bonne piste…..Travaillez peut être aussi avec la respiration (en demandant de respirer par la gorge et d’expirer par le nez…..à un rythme normal car on ne veut pas hyperventiler) et voyez les images ou émotions qui remontent….Il faut être patient, ça prend aussi plusieurs séances….en attendant vous ne ferez sans doute pas d’emdr, mais vous aurez des pistes de travail pertinentes à explorer.
Voilà selon ce que vous utiliserez, un feedback sera le bienvenu –

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Avec affection, Carole

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